0068 b - 0155 - Les esclaves de Nullepart by Kurt Mahr

Auteur:Kurt Mahr [Mahr, Kurt]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2013-12-31T05:00:00+00:00

CHAPITRE 4

Bran ne prêta pas plus attention à l’animal qu’à la jeune femme inconsciente. Il bondit aux côtés de son ami et s’accroupit à côté de lui.

– Un message plutôt étrange, haleta-t-il, et il lui tendit le petit récepteur.

Horriblement déformé. On n’a pas pu comprendre un mot. On aurait dit que deux personnes parlaient entre elles. Garika ne semblait pas concernée.

Il voulut ajouter quelque chose mais à cet instant le récepteur réagit. Au milieu des grésillements et des craquements, le son déformé d’une voix étrangère devint audible mais aucun mot n’était compréhensible.

Bran avait naturellement raison. Les Arras ne parlaient pas à la policière. Le récepteur avait une largeur de bande considérable. Il réagissait aussi à des gammes de fréquences plus importantes que celle pour laquelle il avait été réglé. La discussion avait manifestement lieu bien au-delà de celle calibrée.

– Depuis quand est-ce que l’on reçoit ça ? voulut savoir Marr.

– Environ six ou sept minutes, répondit précipitamment l’autre homme. C’était d’abord très faible et à peine perceptible puis c’est devenu de plus en plus fort.

Il s’y était attendu. Un des deux émetteurs-récepteurs participant à la communication s’approchait d’eux. Il jeta un œil sur l’animal mort ou inconscient. Il se remémora la soudaine éruption de gaieté qu’ils avaient éprouvée et la pluie de coups. Une idée folle lui vint.

Entre-temps, Bran avait enfin remarqué la présence du cadavre. Il s’était également aperçu que Garika était inconsciente et que son ami se déplaçait avec difficulté.

– Que s’est-il passé ici ?

Marr le décrivit en quelques mots. Tandis qu’il parlait, le récepteur de la jeune femme se manifesta plusieurs fois. Il n’y avait pas d’erreur. Cette fois, une des deux voix était plus forte et plus nette que précédemment.

– Viens voir par ici !

Son récit terminé, il indiquait un point à un demi-mètre environ de la tête de la créature velue.

– Qu’est-ce que tu vois ?

Son compagnon plissa les yeux.

–Quelque chose qui ressemble à l’extrémité supérieure d’un petit bidon.

Probablement en plomb. Il y a quelques lambeaux collés dessus. C’est… c’est de la viande ?

Marr hocha la tête.

– Oui, de la viande crue. Un piège. L’animal a été attiré ici par l’odeur de la chair. Le bidon en était probablement entièrement entouré. Quand il a commencé à manger, le générateur s’est mis en marche.

Bran passa les deux mains dans ses cheveux.

– Mais pourquoi… pourquoi les Arras voulaient-ils capturer l’animal ?

– Il exhale un gaz qui agit sur le système nerveux central. Peut-être veulent-ils le récolter ou apprendre comment le produire ?

Et puis il expliqua son idée folle :

– Il y a probablement une remontée d’informations leur permettant, depuis leur base, de savoir quand le générateur commence à fonctionner. L’une des deux personnes que nous entendons dans le récepteur est sans doute en route pour récupérer le cadavre. Nous ferions mieux de nous préparer.

Hayda s’était occupée de Garika. La jeune femme avait repris connaissance sous ses gestes attentionnés et ses paroles. Elle se redressa et regarda autour d’elle, étonnée.

– Qu’est-ce… qu’est-ce qui s’est passé ? bredouilla-t-elle.

Marr se leva.

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